Impôts et fiscalité en Espagne pour les expatriés français : Le guide 2025

L'Espagne est une destination de choix pour les expatriés français, attirés par son climat, sa culture et sa qualité de vie. Cependant, s'installer dans un nouveau pays implique de comprendre et de naviguer dans un nouveau système fiscal. La fiscalité en Espagne présente des particularités importantes qu'il est essentiel de connaître pour éviter les mauvaises surprises et optimiser sa situation financière. Ce guide complet vous présente tout ce que vous devez savoir sur les impôts en Espagne pour les expatriés français en 2025.

Résidence fiscale : où payez-vous vos impôts ?

La première étape pour comprendre vos obligations fiscales est de déterminer votre résidence fiscale. Vous êtes considéré comme résident fiscal en Espagne si vous remplissez l'une des conditions suivantes :

• Vous séjournez en Espagne plus de 183 jours par an.
• Le centre de vos intérêts économiques se trouve en Espagne (par exemple, si vous y travaillez ou possédez une entreprise).
• Votre conjoint(e) non séparé(e) légalement et vos enfants mineurs résident habituellement en Espagne.

Si vous êtes résident fiscal en Espagne, vous serez imposé sur l'ensemble de vos revenus mondiaux (salaires, revenus locatifs, plus-values, etc.). Si vous n'êtes pas résident fiscal, vous ne serez imposé que sur vos revenus de source espagnole.

La convention fiscale entre la France et l'Espagne, que vous pouvez consulter en détail sur le site des impôts français, vise à éviter la double imposition. Elle définit les règles d'attribution du droit d'imposer pour chaque type de revenu.

Les principaux impôts en Espagne

L'Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPF)

L'IRPF est l'équivalent de l'impôt sur le revenu en France. C'est un impôt progressif, ce qui signifie que le taux d'imposition augmente avec le niveau de revenus. Le barème est divisé en tranches nationales et régionales, les taux peuvent donc varier d'une communauté autonome à l'autre.

Voici le barème général pour 2025 (susceptible de légères modifications) :

• Jusqu'à 12 450 € : 19%
• De 12 450 € à 20 200 € : 24%
• De 20 200 € à 35 200 € : 30%
• De 35 200 € à 60 000 € : 37%
• De 60 000 € à 300 000 € : 45%
• Plus de 300 000 € : 47%

Il existe de nombreuses déductions et crédits d'impôt, par exemple pour les frais de location, les investissements dans une résidence principale ou les dons à des associations. Pour toute information officielle, le site de l'Agencia Tributaria est la référence.

L'Impôt sur la Fortune (Patrimonio)

Cet impôt concerne les patrimoines nets les plus élevés. Il s'applique aux résidents fiscaux espagnols sur leur patrimoine mondial et aux non-résidents sur leurs biens situés en Espagne. Un abattement de 700 000 € est généralement appliqué, ainsi qu'un abattement supplémentaire de 300 000 € sur la résidence principale. Le seuil et les taux varient fortement selon les communautés autonomes, certaines l'ayant même supprimé.

L'Impôt sur les successions et les donations

Cet impôt est également géré par les communautés autonomes, ce qui entraîne des différences très importantes d'une région à l'autre. Dans certaines régions comme Madrid ou l'Andalousie, les transmissions entre parents et enfants sont presque totalement exonérées. Il est crucial de se renseigner sur la législation locale, qui peut grandement influencer la planification successorale.

La TVA (IVA en espagnol)

Comme en France, la Taxe sur la Valeur Ajoutée (IVA) s'applique à la plupart des biens et services. Les taux en 2025 sont :

• Taux général : 21%
• Taux réduit : 10% (hôtellerie, certains aliments, transport de passagers...)
• Taux super-réduit : 4% (produits de première nécessité comme le pain, le lait, les livres...)

Régimes fiscaux spéciaux pour les expatriés

La "Loi Beckham"

Ce régime fiscal spécial, connu sous le nom de "Loi Beckham", est l'un des plus grands attraits pour les travailleurs étrangers s'installant en Espagne. Il permet aux expatriés qui n'ont pas été résidents fiscaux en Espagne au cours des 5 années précédant leur installation de bénéficier d'un taux d'imposition forfaitaire de 24% sur leurs revenus du travail jusqu'à 600 000 €, pendant une durée de 6 ans.

Pour en bénéficier, il faut s'installer en Espagne pour un contrat de travail. Ce régime est particulièrement avantageux pour les hauts revenus. Pour en savoir plus, consultez notre article dédié à la Loi Beckham (ou Loi Mbappé).

Conseils pratiques pour les expatriés français

• Anticipez votre déménagement : Renseignez-vous sur les implications fiscales avant même de partir.
• Faites-vous accompagner : Les systèmes fiscaux espagnol et français sont complexes. Un conseiller fiscal spécialisé dans la fiscalité internationale peut vous faire économiser du temps et de l'argent.
• Gardez tous vos documents : Conservez contrats de travail, fiches de paie, actes de propriété, etc. Ils seront essentiels pour vos déclarations.
• Déclarez vos comptes à l'étranger : N'oubliez pas de déclarer vos comptes bancaires détenus en France à l'administration fiscale espagnole via le modèle 720, sous peine de lourdes sanctions.

Conclusion

S'expatrier en Espagne est une aventure excitante, mais une bonne préparation fiscale est la clé d'une transition réussie. En comprenant les bases de la résidence fiscale, les principaux impôts et les régimes spéciaux comme la Loi Beckham, vous serez mieux armé pour gérer vos finances.

Le choix de votre lieu de résidence en Espagne peut aussi avoir un impact fiscal, comme nous l'explorons dans notre article sur les meilleurs quartiers où vivre à Madrid. Pour une vue d'ensemble des démarches, n'hésitez pas à consulter notre guide sur le déménagement en Espagne.

Chez Hiliv, nos experts sont là pour vous accompagner à chaque étape de votre projet d'expatriation, y compris pour les aspects administratifs et fiscaux. Contactez-nous pour un accompagnement sur mesure !